Le
Sultanat de Zeif abrite certaines des villes les plus peuplées de l'occident
Bakluni, chacune débordant d'intrigues et de lieux intéressants.
Des rues bondées de la capitale aux marchés désertés
d'Antolatol, Zeif présente d'innombrables opportunités pour
enrichir un aventurier, et pour lui attirer de nombreux problèmes
ZEIR-I-ZEIF
Cette métropole côtière est la capitale du sultanat qui
porte son nom. Souvent appelée Cité de Zeif par les infidèles,
elle a été fondée par Ozef le Guerrier il y a près
de 900 ans sur le site de son camp naval. C'est ici que les navires d'Ekbir
ont débarqué, pour apporter leur aide à leurs alliés
durant la guerre des Prétendants Impériaux. Après que
l'ultime victoire d'Ozef en 2353 HB ait détruit les dernières
traces de la Satrapie de Ghayar, le calife d'Ekbir, en personne, est venu
en ce lieu pour honorer à la fois le nouveau sultan et la nouvelle
nation de Zeif. Malheureusement, l'étroite relation qui unissait Ekbir
et Zeif n'a pas survécu à la disparition en mer d'Ozef en 2366.
Ozef a régné en tant que sultan durant seulement 13 ans. Il
avait accepté l'invitation du calife à se rendre en pèlerinage
à Ekbir en 2366 HB, mais la tragédie a frappé lorsque
sa galère fut attaquée par un gigantesque monstre marin - le
terrible dragon tortue Xoshour. Xoshour était une menace connue par
tous les navigateurs depuis plus de trois siècles et demi, bien qu'il
n'avait jamais été aperçu à proximité de
la côte durant tout ce temps.
Cependant, le monstre a attaqué le vaisseau du sultan alors qu'il
franchissait l'estuaire du Tuflik, retournant le navire et ébouillantant
à mort les hommes d'équipage qui tentaient de s'enfuir à
la nage. Des témoins sur le rivage ont vu une silhouette, perchée
sur la quille du navire retourné, combattre le dragon tortue, puis
cette scène a été masquée par les vapeurs de la
bataille
aucun survivant n'émergea de ce combat. Le corps d'Ozef
ne fut jamais retrouvé.
Au fil des siècles, des marins rapportent avoir aperçu Xoshour
auquel il manquait un il, l'autre ayant été perdu lors
de sa confrontation avec le premier sultan. S'il vit encore, ainsi que le
croient certains sages, alors le monstre doit être très ancien,
et ces mêmes sages hasardent qu'il doit posséder une grande connaissance
de la magie de jadis. La plupart des aventuriers présume simplement
que le trésor du monstre doit être immense, qu'il doit sûrement
contenir des trésors de la période de l'Empire Bakluni ainsi
que les possessions perdues d'Ozef le Guerrier, et pour ces raisons il continueront
à rechercher la bête.
Malgré les perturbations causées par la mort tragique d'Ozef,
la ville et le sultanat de Zeif ont tous deux continué leur croissance.
La ville s'est étendue bien au delà de la côte et est
maintenant entourée par 30 kilomètres de mur d'enceinte construit
dans le granit bleu qui est extrait des mines du Vaar occidental. Ismuyin
le Sage a commencé la construction de ce mur en 2550 HB, et on continue
de l'appeler la Ceinture de la Sultana en son honneur. Chacune des dix portes
principales est recouverte de mosaïques, dessinées par la noble
dame elle-même, à la gloire de la déesse Istus.
Bien que les héritiers d'Ozef aient à leur tour occupé
le trône du Sultan depuis des siècles, la politique et les usages
de la cour sont devenues plus contraignantes, à tel point que seul
un esprit fort et sans inébranlable peut actuellement espérer
contrôler Zeif. Habituellement, le prestige de la matrone sultana et
l'autorité du grand vizir servent de contrepoids au pouvoir du sultan,
dont la tyrannie serait sinon absolue. Il peut en contrepartie favoriser l'un
au détriment de l'autre dans l'espoir de réduire l'influence
des deux. Ainsi s'établit le conflit qui s'est joué de nombreuses
fois à travers les ages dans le Palais de Peh'reen.
Le Palais de Peh'reen
Le palais de Peh'reen est le cur du gouvernement de Zeif. C'est la
demeure de l'actuel sultan, Murad (LN humain mâle Guer15). On l'appelle
aussi " le Fier " car il prétend être le souverain
légitime de l'ensemble des Bakluniens, il n'a toutefois pas fait beaucoup
pour asseoir ce titre, c'est pourquoi on l'appelle plus communément
Murad l'Avisé. Ce qui est approprié tant le sultan est suspicieux
et ses réactions difficiles à interpréter.
Le Palais lui même fut construit sous le règne du sultan Jehef
" le Splendide " et achevé en 2841 BH. Ses murs aux reflets
dorés sont fait du plus riche marbre de Zeif alors que ses portes de
bronze furent érigées par les plus habiles artisans du Proche
Occident. Peh'reen est un monde en soit, divisé en trois secteurs principaux
afin de servir de siège au gouvernement, de résidence royale
et d'académie privée.
La première section est aussi appelée Palais Extérieur,
elle renferme les cabinets ministériels ainsi que la Chambre du Diwan.
C'est le domaine du grand vizir, Okolloz Seyish (N mâle humain Guer8/Mag11),
le chef du gouvernement. C'est la seule partie de Peh'reen qu'un citoyen ordinaire
ou visiteur peut espérer voir; même les vizirs royaux doivent
avoir la permission du sultan pour accéder aux autres sections du palais,
ce qui leur est cependant habituellement accordé cela va s'en dire.
Le grand Vizir est en lui-même une figure imposante, d'âge bien
avancé, il n'en demeure pas moins fort et inflexible. Sa dévotion
au sultanat est sans faille, cependant, en tant que dévot et adorateur
d'Istus, il a tendance à laisser la vie des individus entre les mains
du destin. La nation de Zeif dans son ensemble relève de sa responsabilité
et il encourage le sultan à régner avec rationalité,
malgré l'influence d'autres membres de la cour et de la famille royale.
Le reste de la cour du sultan tend à suivre des politiques basées
sur l'opportunisme si elle n'est pas fermement surveillée par le grand
vizir.
Le chambellan royal a la charge du Palais Interne, comme on nomme la seconde
section de Peh'reen. L'actuel chambellan royal est Awan
Mevet (N mâle
humain Mag7/Lor6) qui est souvent appelé " l'entremetteur",
car il est connu pour avoir accepté des présents, de l'argent
ou d'autres faveurs en échange de l'utilisation de son influence sur
le sultan. Les Douze Chambres Fortes font aussi partie du Palais Interne,
elles contiennent les grandes archives et les trésors du sultanat,
toutefois, la dernière d'entre elle demeure vide, ayant uniquement
été bâtie afin de renfermer la mythique Jacinthe de Beauté
Inestimable qui fut perdue avant que le palais ne soit achevé.
Parmi les résidents privilégiés du Palais Interne ,
on compte une centaine des plus disciplinés et loyaux des uruzaris,
qui remplissent le rôle de gardes personnels du sultan. C'est bien entendu
ici que se situent les quartiers privés du sultan, on le trouvera toutefois
souvent en dehors de ces derniers; il faut bien dire qu'il a de nombreux endroits
parmi lesquels il peut choisir, le principale étant la troisième
et plus infâme section du palais : le Harem. Dirigé par la sultana
matrone, il abrite les nombreuses femmes et concubines du sultan. Toutes sont
choisies pour leur beauté et vivent recluses, du moins jusqu'à
ce qu'elles aient servi suffisamment longtemps pour acquérir la confiance
du sultan et être gratifiées du titre et des privilèges
de sultana.
Le Harem comprend de nombreux autres résidents, la plupart étant
les enfants du sultan. On les garde généralement en marge des
adultes. Il y a des crèches parfaitement équipées pour
les plus jeunes, des dortoirs et des écoles pour les plus vieux. Les
plus fins érudits de Zeif sont sélectionnés pour instruire
la progéniture du sultan et les enfants des nobles en faveur à
qui on permet aussi de recevoir un enseignement en ce lieu. Ainsi, nombreux
sont ceux parmi la classe dirigeante de Zeif qui se fréquentent depuis
leurs plus jeunes années, les amitiés comme les rivalités
qui se sont formées lors de ces années se perpétuent
souvent le reste de leurs vies.
La matrone sultana est la mère du sultan. Elle se nomme Nur
Karu (LE
femelle humaine Vol6 / Ass10) et commença sa carrière dans la
peau d'une jeune et ravissante concubine du père de l'actuel sultan.
Avec les années, elle est devenue un personnage de plus en plus influent
et mystérieux, si bien qu'on fait souvent référence à
elle en tant que " le Sultan Voilé ".
La célèbre rivalité existant entre la matrone sultana
et le grand vizir s'est tellement développée ces dernières
années qu'une situation de guerre de palais s'est installée
entre les deux. Chacun combat pour gagner le plus grand nombre d'alliés
à la cour, l'enjeu ultime de cet échiquier politique étant
Murad; malheureusement les deux parties ont souvent prouvé qu'ils étaient
prêts à tout pour asseoir leur avantage, ce qui inclut les exécutions
et les assassinats. En ce moment, Okolloz conserve l'avantage, mais Nur Karu
est toujours en train de chercher un moyen d'embarrasser ou de dévaloriser
son adversaire au yeux du sultan, et elle a su trouver au sein du Diwan sa
part d'alliés parmi ceux qui sont mécontents de la supervision
stricte du grand vizir.
La Forteresse du Lion des Mers
A l'autre extrémité de la route menant à la cité
de Zeif se dresse la forteresse du Lion des Mers, port d'attache du grand
amiral de la flotte royale, Pandhar Reis (N mâle humain Gue16), le pasha
kapudan. Voilà plus de 26 ans que Pandhar Reis arbore la bannière
du lion des mers sur son mat, il envoya même plusieurs de ses fils mourir
au combat pour la plus grande gloire de Zeif. Le pasha kapudan est plus souvent
en mer que dans sa demeure insulaire, néanmoins son harem comme ses
richesses sont très bien conservées et gardées.
Homme de stature aux énormes prétentions, son amour du voyage
demeure sans doute son principal vice. C'est avec son ostentatoire galère
à sept ponts, la Crinière du Lion, qu'il parcourt les eaux du
golfe et le sud du Dramidj. Il rend sporadiquement hommage à la Dame
du Destin mais s'il a vraiment une religion, elle doit résider dans
l'océan lui-même. D'une manière plus pratique, il rend
aussi hommage aux puissances des éléments du vent et de la houle,
leur accordant des offrandes quand le besoin s'en fait sentir. Bien qu'on
ne l'aperçoive que rarement à la cour, le pasha kapudan reste
l'un des favoris du sultan et il ramène toujours avec lui d'amples
présents quand il apparaît devant son souverain afin que cela
demeure ainsi.
Bataille Sous les Flots
La catastrophe navale connue sous le nom de Bataille Sous les Flots fut le
point culminant de plusieurs années de tension avec Komal et le peuple
marin vivant dans le golfe. La bataille en elle-même eut lieu en 3095
BH après une série de raids komali à l'encontre du port
de Yif Qayah. Malgré les avertissements de ses scouts locathah au sujet
d'un large regroupement d'hommes des mers, le pasha kapudan de la flotte zéfienne
poursuivit la flottille komali dans les hauts-fonds du Détroit d'Ikayal.
Les larges caboteurs komal n'étaient pas de taille à résister
à une confrontation directe avec les galères de guerre de Zeif,
et les capitaines zéfiens se voyaient acquérir une victoire
aisée. Cependant, une fois dans le détroit, les capitaines zéfiens
se retrouvèrent avec leurs rames ensablées et des brèches
sous la ligne de flottaison.
Ce jour là, un tiers de la flotte zéfienne sombra, alors que
la moitié des batiments restants furent perdus avant de pouvoir regagner
leur port. Un grand nombre de marins furent capturés, le peuple marin
s'emparant de tous les officiers. La majorité d'entre-eux furent par
la suite rançonnés mais pas avant d'avoir passé plusieurs
années en servitude dans les sheiks marins. Yif Qayah tomba entre les
mains de Komal, tandis que beaucoup d'autres îles coloniales de Zeif
se libérèrent du joug du Sultanat pour former leurs propres
alliances. La piraterie devint incontrôlable durant de nombreuses années
dans le golfe et dans l'archipel de Qayah-Bureis. La suprématie zéfienne
dans le sud du Dramidj fut stoppée et toute la puissance navale zéfienne
demeura estropiée pour un demi-siècle.
Le Haut Bedestan
En tant que quartier général du Mouqollad, ce complexe est
à la fois un temple et un marché en pleine activité,
toutefois, sa principale fonction est l'administration du consortium marchand.
Les Dignes Anciens de Mouqol se réunissent ici mensuellement, recevant
les doléances des membres du consortium et écoutant les nouvelles
colportées par les missions commerciales. On trouve à leur tête
le Très Digne Feyin Cemul (N mâle humain Cle19 de Mouqol), un
prêtre vénérable dont l'attitude contemplative trompe
sur ses qualités de maître négociateur.
Les sages et spécialistes issus des rangs du consortium viennent s'ajouter
au conseil des prêtres lors de chaque printemps. C'est alors qu'ont
lieux les sessions qui détermineront qui sera admis au sein du prestigieux
ordre des Titulaires de Magie, et qui sera promu au rang de maître.
Cet événement de trois semaines attire des candidats de toutes
les terres bakluniennes. Sa conclusion coïncide avec le début
de la saison des caravanes, les anciennes affectations étant confirmées
ou résiliées, alors que nouvelles sont attribuées pour
les missions marchandes de l'année à venir.
Cette année, on attend même des candidats Titulaires de Magie
venant d'en dessous des mers bakluniennes étant donné que des
membres des deux clans marins Mouqolladi sont attendus pour la session de
printemps. Une fontaine d'eau de mer a été spécialement
aménagée à cet effet dans l'une des cour du Bedestan,
elle communique avec plusieurs chambres sous-marines afin de loger ces invités
particuliers.
Zeir Imaret
Premier des imarets du sultanat, cet édifice ne sert pas seulement
de résidence mais également de lieu de rassemblement pour les
supérieurs de le branche zéfienne de la Foi Exaltée.
Ils se réunissent ici à la réquisition du sultan afin
de légiférer sur les problèmes religieux, et ils y restent
jusqu'à ce qu'ils rendent un jugement le satisfaisant. Leur prêtre
en chef est Pir Nerrim Qadi (LB mâle humain Cle14 de Al'Akbar). Ce grand
et très énergique dirigeant du Qudah est, à l'âge
de 36 ans, le plus jeune pir qadi de ces trois derniers siècles.
L'assemblée cléricale tient aussi conseil sur d'autres sujets.
Les indices recueillis par la quête permanente pour la Coupe et le Talisman
d'Al'Akbar y sont régulièrement étudiés, et les
rapports les plus prometteurs sont confiés à des équipes
d'experts pour une investigation plus poussée. Le Qudah s'engage aussi
dans l'étude de phénomènes au-delà des frontières
de Zeif; une expédition a ainsi été organisée
afin de se rendre dans les Steppes Arides car le Qudah tient à apprendre
la vérité sur les rumeurs d'un nouveau Mahdi au sein des derviches
paynims.
Kabir Kafez
Le sultan Firouz fit construire cet édifice sur le terrain du mausolée
royal en 3049 BH pour accueillir son jeune frère, Mansur. Ne faisant
pas partie de la cité proprement dite, l'existence du Kafez dépend
de la capitale. C'est le palais prison, la résidence de l'héritier
du sultan. Quand ce dernier atteint sa majorité, l'héritier
royal est promptement emmené dans le palais prison et prend le titre
de Cheik al-Kafez. L'actuel Cheik al-Kafez est Tariq (N mâle humain
Gue9), sixième fils du sultan Murad, il réside là depuis
trois années. Le cheik est considéré souverain en son
palais, dont les murs sombres lui coupent néanmoins tout contact avec
l'extérieur.
Le véritable maître du Kafez est Naubek
le noir (NE mâle
lich Sor18/Pre11) qu'on appelle le Sinistre Vizir. Autrefois un puissant prêtre-sorcier,
le Sinistre Vizir tient ce rôle depuis deux siècles. Il ne quitte
que rarement les cryptes du Kafez, mais quand il le doit, il est lourdement
couvert par une robe parfumée et accompagné d'une suite de serviteurs
vivants comme non-vivants, incluant les célèbres odalisques
issus des temps passés. L'apparition du Sinistre Vizir à la
court du sultan est l'occasion des plus grandes peurs et des plus grands soucis.
Le Sinistre Vizir possède à la fois la responsabilité
de la protection de l'héritier et celle de le faire disparaître
si le besoin s'en fait sentir. Une fois que l'héritier du sultan a
été mené au Kabir Kafez, il n'en ressortira pas avant
que le sultan lui-même ne se remette une dernière fois au bon
soin du Sinistre Vizir.
DHABIYA
Bien que ce ne fut guère plus qu'un village provincial éloigné
à l'époque de la Dévastation Invoquée, beaucoup
de Dhabiyans considèrent encore leur ville comme la plus ancienne de
Zeif. Initialement bâtie par les Satrapes impériaux vers la fin
de l'Empire Baklunien, elle reste encore à l'heure actuelle un haut
lieu de l'élémentalisme traditionnel (l'adoration du feu en
particulier). Le haut des portes de la ville est d'ailleurs frappé
de l'emblème des shedu siamois de l'Empire Baklunien. La ville haute
n'est que rarement visitée par les étrangers mais la ville basse
est le pivot du commerce de la côte nord de Zeif. Les chantiers navals
et le commerce marin sont ici proéminents, et le Mouqollad domine la
majorité du commerce. La seule exception est le commerce des esclaves
qui est resté entre les mains des anciennes familles de la province.
Cela met aussi en évidence la nature divisée de la communauté.
Les anciennes familles de Dhabiya forment une société presque
close. Plusieurs parmi elles ont une parenté avec les habitants des
îles Ataphades bien que leurs traditions et même leur langage
soient distincts; ils n'utilisent pas en priorité le dialect Osfaradd
de Zeif, préférant utiliser l'Ancien Bakluni avec les étrangers.
Ils n'apprécient guère le Mouqollad (qu'ils considèrent
comme parvenu) ou les Qudah (qu'ils raillent de " prêtre-paysans
") ; ils se moquent également de la marine royale, dont les capitaines
se font si volontiers acheter. Ils ne paraissent pas, non plus, vouloir éviter
d'offenser les uruzaris et les spahis, il est vrai que peu de soldats orcs
sont stationnés à Dhabiya et que les chevaliers fréquentent
rarement la côte.
Le commun du peuple de Dhabiya est en général très respectueux
envers les aristocrates locaux, si bien que les étrangers en affaire
avec les anciennes familles constatent souvent qu'ils ont malgré eux
violé quelque règle de conduite non écrite. Quand cela
arrive, on conseille aux personnes responsables de l'offense de bien vouloir
s'éclipser au plus vite à défaut de quoi ils seront à
coup sûr les victimes de la mauvaise fortune. Les gens appellent cela
" le mauvais il " et feront leur possible pour éviter
tout contact avec une personne qui en est affligée. Même des
officiels importants en ont été les victimes, si bien que peu
d'étrangers se portent volontaires pour assurer des taches administratives.
L'administration de la ville est par conséquent généralement
laissée entre les mains des anciennes familles.
Le souverain de Dhabiya, Rafayda Amir (NM femelle humaine Gue9/Blk6), gouverne
sa ville pratiquement indépendamment du Diwan. L'amir apparaît
comme élancée, agile, infatigable et est une formidable escrimeuse.
Bien qu'elle puisse être charmante, elle est aussi totalement impitoyable
et dédaigne toute forme de charité. On dit que la fortune de
sa famille a été bâtie sur le commerce illégal
de la chair avec les Ataphades (où les esclaves sont communément
utilisés dans des sacrifices rituels), et beaucoup suspectent que cela
continue encore.
Le Sanserail
Construit à la fin de l'empire, le Sanserail est l'une des plus anciennes
constructions de Zeif, se tenant au-dessus de la ville de Dhabiya, tel un
pilier d'indifférence. La légende veut que la dernière
grande prêtresse impériale de Istus fut envoyée ici par
ses suivants avec les tapisseries sacrées et qu'on lui ordonna de commencer
la construction d'un nouveau sanctuaire. Le temple était toujours incomplet
quand la Dévastation Invoquée frappa, il est demeuré
ainsi depuis plus d'un milliers d'années. Bien que la grande prêtresse
impériale périt dans le cataclysme avec la destruction du temple,
la lignée ecclésiastique et l'héritage d'Istus s'est
poursuivi sans interruption en cette terre du nord.
Plutôt que de porter un dome, le toit du Sanserail est fait de toile
et reconfectionné tous les trois ans. Par tradition, l'ancienne toile
est transportée jusqu'à l'un des anciens temples afin d'y être
brûlée. Les rituels quotidiens de Istus sont conduits dans les
passages extérieurs du Sanserail, alors que le sanctuaire intérieur
demeure un endroit dédié à la méditation. Des
rituels secrets sont aussi pratiqués certaines nuits, mais seuls les
membres et les serviteurs des anciennes familles y sont normalement conviés.
NAFIQ
Originellement une base navale zéfienne, la ville de Nafiq s'est par
la suite développée autour de ses docks, mais elle a conservé
l'essentiel de son caractère militaire d'antan. Ses murs épais
et ses larges rues sont tracés régulièrement, partant
du palais du dey dans la partie centrale-nord de la ville. Des portes flanquées
de deux tours percent les remparts au sud, à l'est et au nord alors
qu'une grande tour solitaire garde le port.
Bien des années après la Bataille Sous les Flots, quand une
paix durable fut conclue avec le peuple marin du golfe, ce dernier renvoya
ici un grand nombre de marins capturés, conformément aux ordres
de leur grand sidi. Depuis ce jour, Nafiq a constitué un havre pour
les vieux marins- qu'ils soient officiers ou hommes de bord. Le gouvernement
fournit officiellement les logements, mais c'est en réalité
le Mouqollad qui assure la majorité du financement, comme il l'a fait
depuis plus d'un siècle et demi.
Des représentants des sheiks-marins voyagent encore à Nafiq
pour le commerce, les festivals ou d'autres cérémonies, bien
souvent des officiers zéfiens les accueillent dans leur oasis submergées
afin de maintenir des relations amicales entre la marine royale et le peuple
de la mer. Ces grottes remplies d'air offrent abri et nourriture aux habitants
de la surface, cela avec d'autres facilités qui donnent temporairement
aux visiteurs la faculté de respirer sous l'eau. L'actuel dirigeant
de Nafiq, Yildwar Dey (LN mâle humain Vol4/Gue10), est très apprécié
à la fois des habitants locaux et des peuples marins des environs.
Ce vétéran vieillissant de la marine royale est un habile dirigeant,
mais son ambition ne va pas au-delà de sa position actuelle. Sa famille
était de rang suffisamment élevé à l'époque
pour lui permettre d'accéder à une éducation dans le
Harem au cotés du futur sultan, Murad. Ils étaient des amis
proches dans leur jeunesse, mais Yildwar a constaté ce que des années
dans les hautes sphères ont fait à Murad et il ne désire
en aucun cas vivre dans le palais du sultan.
Le Bras de Kwalish
L'inventeur Kwalish a vécu là il y a plus de 400 ans, et l'atelier
fortifié qu'il se construisit en haut d'un inaccessible pilier de pierre
à quelques centaines de mètres de la cote reste introuvable.
Une étroite arche enjambait autrefois l'espace entre la falaise et
le pilier, mais elle s'est depuis effondrée sous l'écume. Les
bâtiments du haut ont aussi souffert des éléments mais
les résidents connaissent toujours cet endroit comme le Bras de Kwalish.
On le dit rempli de pièges et de gardiens réalisés par
le grand inventeur lui-même, ainsi que nombres de ses autres créations
intrigantes et moins dangereuses.
On trouve de nombreux exemples de ses ouvrages - peintures murales, sculptures
et bas reliefs de même que d'autres inventions plus particulièrement
mécaniques à Zeif et au-delà. Même le sidi du peuple
marin était l'un de ses mécènes. Kwalish imagina le grand
Dôme du Récif pour un dirigeant renommé des hommes marins
ainsi que de nombreux appareils pour ses sujets. Les diverses inventions mineures
de Kwalish sont aussi très prisées des collectionneurs ainsi
que leurs plans. Certains pensent que Kwalish a laissé des écrits
avec les esquisses de quelques ouvrages majeurs inachevés, dissimulés
quelque part dans son atelier; mais s'il il en a été ainsi,
ces plans sont fort bien cachés car aucun n'a jamais refait surface.
BEIT CASTAN
La ville côtière de Beit Castan est le port se situant le plus
au sud de Zeif. Ses murs bas et ses minces tours ne donnent que peu d'indices
sur les nombreux assaillants auxquels ils ont fait face, hormis peut être
les intempéries, alors que le palais du dey est une modeste villa surplombant
le rivage. Les rues non pavées de Beit Castan tournent dans la ville,
serpentant sans logique apparente au travers des bâtiments au murs de
plâtre blancs.
Autrefois considérée comme faisant partie de la Côte
Bakhoury, cette ville ne fut sous la juridiction de l'administration zéfienne
qu'après l'exil volontaire de son célèbre Dernier Amir
il y a deux siècles. Les vieilles familles de Beit Castan ont encore
de nombreux liens avec les autres colonies côtières, et les marchands
de Oum al-Ghayar et de plus loin vers le sud sont de fréquents visiteurs
du port. Beaucoup viennent pour les perles fines récoltées dans
la région, en effet les champs de perles de Beit Castan sont parmi
les plus riches du golfe.
Tout le commerce n'est cependant pas si officiel. Beit Castan est connu pour
abriter les membres d'une cabale de contrebandiers appelée la Mèche
du Crépuscule opérant dans tout le golfe. La confrérie
a installé son quartier général local dans un kiosque
sur les docks adjacent au temple de Xan Yae. Il est bien connu que la plupart
des membres de la cabale vénèrent la déesse, comme beaucoup
d'autres gens dans la région d'ailleurs.
Le dirigeant de Beit Castan est Turhan
Dey (N humain femelle Vol5 / Shd7),
qui se trouve également être l'un des rares corsaires autorisé
en dehors de la côte Bakhoury. Son navire est nommé " la
Sirène Silencieuse ", et elle a eu la chance étonnante
de ne jamais se faire attaquer par les pirates de la côte. Les patrouilles
de la marine royale ont rencontré moins de succès qu'ailleurs
dans cette région, mais il sont cependant traités avec respect
par les habitants.
Les Quatre Pieds du Dragon
Pour les rares observateurs perceptifs, les piliers d'Istus représentent
la folie des hommes et des femmes dont le désir de diriger le monde
a failli le détruire. Toutefois, la vaste majorité des gens
vouent une importante révérence à toute chose associée
à la Dame du Destin et à l'histoire de l'empire. La croyance
populaire veut que ce soit ici que les Quatre Pieds du Dragon (une philosophie
simple basée sur l'honneur, la famille, la générosité
et la piété) aient été exposés pour la
première fois, et qu'un serment proféré sur les Piliers
d'Istus soit sacré. Toute personne rompant un vux fait sur les
Piliers verra certainement sa réputation détruite et la charge
de cet acte la pousuivra où qu'elle se rende.
Le Jardin de Shadrakir
Cette étroite bande verte sur le côté nord de la ville
fut entourée de murs par le Dernier Amir et dédiée à
son vieil ami, le Prophète Shadrakir. Elle est abondamment remplie
de plantes et de nombreux petits animaux, dont certains semblent anormalement
intelligents. Comme à peu près tout ce qui associé au
Dernier Amir, cet endroit est réputé pour être maudit
et hanté, sans doute parce que sa physionomie semble changer de façon
inexplicable, devenant subitement dangereux pour les personnes s'y introduisant.
Cependant, cela n'empêche pas les habitants de Beit Castan de tirer
une certaine fierté de sa présence. Ils croient que les visiteurs
du Jardin ne souffriront d'aucune mauvaise fortune s'ils savent se montrer
suffisamment respectueux, ce sentiment semble confirmé par le fait
qu'un petit groupe de moines de Zuoken est capable d'y résider de façon
permanente sans pour autant en souffrir.
Les moines zuokenaï entretiennent les chemins, ponts et autres constructions,
passant le reste de leur temps à méditer dans la modeste chapelle
de Shadrakir. Il est dit que deux petites pyramides à l'intérieur
de la chapelle portent d'étranges inscriptions qui changent avec le
temps. Quelques sages et érudits aventureux ont visité la chapelle
pour voir ces inscriptions et consulter les moines. L'un de ces sages pensait
que les inscriptions qu'il avait lu annonçaient la réapparition
du repaire insulaire du Dernier Amir et il monta une expédition afin
de l'explorer il y a plusieurs années. Ni lui, ni aucun de ses compagnons
n'est jamais revenu.
BARAKHAT
La ville de Barakhat se tient dans les prairies au nord des Plaines des Paynims,
c'est la culture du cavalier qui prévaut ici. Mais au lieu d'être
le domaine de nomades tribaux, Barakhat est la place forte des chevaliers
spahi de Zeif. La ville en elle-même est davantage un confluent de plusieurs
pistes qu'une communauté, n'ayant ni murailles ni portes. Par conséquent,
le temple et la caravanerie du Mouqol se tenant au centre de la ville possède
ses propres murs, portes et tours de gardes. La poignée d'autres bâtiments
dans la ville (le palais du sheik notablement) sont pareillement fortifiés.
Plusieurs timars majeurs sont localisés dans cette région qui
représente l'extrême ouest du territoire spahis. D'ici, ces habitations
rustiques s'étendent en arc à travers le centre de Zeif en direction
de la vallée de Tuflik. Les timars à l'est de la vallée
de Khijar sont plus petits que les fiefs de l'ouest, étant enchâssés
entre les champs cultivés de Retsaba au nord et les terre des Paynims
au sud.
La Cruelle Moisson
La plus grande ambition pour la plupart des orcs de Zeif est de voir leur
progéniture enrôlée dans la confrérie des soldats
orcs qui servent le sultan : le Corps Uruzary. Tous les quatre à six
ans, les lieutenants des corps réunissent les jeunes orcs de l'ensemble
du sultanat lors d'une cérémonie connue sous le nom de Cruelle
Moisson. Jusqu'à la moitié des candidats présents sont
sélectionnés pour l'instruction, et les chefs tribaux reçoivent
une récompense pour chaque jeune orc accepté au sein des corps.
Si le nouveau conscrit uruzary survit à son entraînement, il
est ensuite enrôlé pour un service actif de vingt ans pendant
lequel il appartiendra au corps et au sultan. Les officiers peuvent rester
pour une période plus longue si le sultan le permet, mais aucun uruzary
en exercice n'est autorisé à avoir des propriétés
personnelles, un attachement familial ou bénéficier de quoique
ce soit qui ne soit pas issu du corps, et ce quel que soit son rang.
Le cheik élu de Barakhat, Koyun
Kinja (N humain mâle Rod14),
possède des liens avec les tribus jann des plaines centrales. C'est
un ancien spahi, mais sa fille Deshani (N humaine femelle Gue10) dirige son
timar avec toute sa confiance alors qu'il gouverne la ville. Elle fut une
aventurière accomplie durant une courte période, voyageant aussi
loin au sud que le Sharifat de Risay, et aussi loin à l'est que les
Terres du Bouclier dans le centre du Flanesse. Son père le cheik, comprend
qu'elle veuille reprendre ses errances aventureuses mais il souhaite la destiner
à une carrière politique dans sa terre natale.
Barakhat est une rivale de Antalotol à l'est, tout comme les spahis
sont les rivaux des uruzaris. Les domaines commerciaux des deux villes s'étendent
du nord au travers des plaines, mais Barakhat possède certains avantages
dus à ses connections avec les tribus paynims. Beaucoup de Paynims
sont employés comme troupes auxiliaires sous le commandement des spahis,
et leur longue histoire commune de coopération augmente la probabilité
de guides nomades conduisant les caravanes à l'ouest en direction de
Barakhat. Les natifs de Antalotol sont conscients de cela et ça ne
fait qu'augmenter leurs ressentiments à l'encontre de leurs voisins.
Les Piliers d'Istus
Les Piliers d'Istus sont un groupe de ruines reposant sur une haute colline
au sud de Barakhat et qui fournissent le principal repère dans la région.
Ce sont les vestiges d'un ancien complexe religieux consacré à
la déesse Istus datant des dernières années de l'Empire
Baklunien. Bien qu'ils ne soient plus utilisés en tant que temple,
ils servent de monument commémoratif à l'empire et à
son ultime destin.
Une cérémonie conduite au nom de la déesse se tient
toujours régulièrement ici : l'holocauste du toit de toile du
Sanserail. Elle se tient à la nuit tombée, devant une foule
réunie, et est suivie de réjouissances et de célébrations
jusqu'à l'aube. L'immolation est considérée comme particulièrement
réussie si elle appelle la manifestation du Premier Serviteur d'Istus.
Cet être apparaît sous la forme d'un imposant tourbillon élevant
les flammes dans les airs et consumant les cendres du sacrifice. Les prêtres
présents reçoivent alors des augures et des visions d'évènement
futurs importants. Cependant, le Premier Serviteur ne s'est pas manifesté
depuis le bûcher de 579 CY, et les adorateurs de la déesse sont
anxieux à propos de ses prochaines révélations.
ANTALOTOL
Près de la frontière sud de Zeif, la ville caravanière
de Antalotol se tient à la limite de la plaine désolée
d'Antal. La ville possède une position stratégique, étant
construite sur le seul promontoire à dix lieues à la ronde.
Ses murs sont faits du tuffeau local alors que le bois bronze constituant
ses portes a été importé de la Chaîne d'Ulsprue.
Près de la moitié des habitants de ce bourg de taille moyenne
sont des orcs, en effet la majorité de la population orc de Zeif vit
dans les terres embroussaillées entourant Antalotol, même si
beaucoup les quittent au profit d'autres endroits (comme les mines de Vaar)
à la recherche d'un emploi.
Les orcs de Zeif sont les descendants des premiers mercenaires humanoïdes
recrutés lors des guerres bakluno-sueloises. Malgré qu'ils aient
été jadis dirigés par de puissants chefs, ils forment
actuellement une classe inférieure appauvrie, gagnant leur vie dans
les mines ou les labours, ou survivant simplement au jour le jour comme charognards.
Les orcs en Zeif sont généralement considérés
comme des " sans-tribu ", quoique ceci n'est pas tout à fait
exact. Mais il est vrai qu'ils ne portent plus leurs totems et symboles tribaux
autrefois redoutés. La langue orque n'est plus parlée en public
non plus, bien que de nombreux mots orcs aient trouvé leur place dans
l'argot utilisé par les voleurs et autres criminels de Zeif.
Le dirigeant d'Antalotol est Nejak Pasha (humain ensorceleur LM Niv. 8),
un bureaucrate qui a brièvement servi dans l'équipe du chambellan
royal du Palais Intérieur de Peh'reen. Il occupe son poste actuel depuis
presque dix-sept ans, bien plus que ses prédécesseurs. Le pacha
est trapu et velu, ses traits plus épais que le profil typiquement
aquilin des baklunis. Il est inévitablement supposé posséder
du sang orc dans les veines, mais ceci est improbable car aucun orc n'a jamais
occupé une fonction civile en Zeif.
MUKHAZIN
Durant les dernières années de l'empire Bakluni, la ville du
Mukhazin fut la capitale du malik orc le plus puissant de la Satrapie de Ghayar.
Après la destruction de l'empire les survivants humains de la Dévastation
Invoquée s'enfuirent de leur patrie en ruines, et c'est à Mukhazin
qu'ils trouvèrent leur premier refuge, mais perdirent leur liberté.
Nombre d'entre eux furent alors réduits en esclavage par des maîtres
orcs, ainsi que leurs descendants jusqu'à ce que la ville soit rasée
par Ozef Khan au début de la guerre contre les Prétendants Impériaux.
Aujourd'hui il ne reste guère plus que des pierres érodées
au-dessus du niveau du sol quoiqu'on dise qu'il y a d'innombrables chambres
et passages qui sont toujours à peu près intacts sous les ruines
de la cité supérieure. Les aventuriers sont parfois autorisés
à explorer cet environnement souterrain, mais avec l'autorisation expresse
des autorités locales - qui sont, dans le cas présent, d'anciens
uruzaris.
Une forteresse appelée Dar-Zaribad a été érigée
sur les ruines de la vieille ville, et elle est tenue par des ex-uruzaris
qui gardent jalousement leur terre ancestrale. L'officier en chef est Uluj
Aga (orc LN Gue16), un vétéran de quarante ans, couvert de cicatrices.
Ses troupes gardent à la fois la forteresse et les restes de la ville.
Il est dit qu'ils le font même après le trépas, car les
morts du Corps Uruzari y sont amenés pour être ensevelis sous
leur vieilles bannières à côté de leurs camarades,
et en cas de nécessité impérieuse ils peuvent être
rappelés pour honorer une fois encore leur serment. Selon la légende,
une telle armée de morts, dirigée par des officiers spectraux,
se leva pour tirer vengeance d'une tribu de maraudeurs nomades d'Ull avant
de retourner leur courroux vers les soldats Zéfiens survivants qui
avaient eu l'outrecuidance de perdre les premiers combats.
CESHRA
Le port de Ceshra se trouve dans un méandre de la Tuflik sur l'autre
bord de la rivière où se trouve Sefmur, capitale du Tusmit.
Ces cités sont des rivales ancestrales, depuis les premiers jours de
l'hégémonie Zéfienne, lorsque la pacha de Sefmur revendiqua
l'autorité sur le Bey de Ceshra. Alors que Sefmur s'est étendu
régulièrement au fil des ans, Ceshra n'a ajouté qu'un
petit nombre de bâtiments à l'extérieur de ses vieux murs
de silex. Ces constructions bordent les larges routes qui mènent aux
portes sud et ouest, alors que les ruelles étroites et pavées
à l'intérieur de la ville descendent doucement vers la rivière.
Ceshra est une plaque tournante du commerce qui se fait entre le Ket et le
Zeif, et les marchands locaux emploient souvent des mercenaires Paynims pour
garder leurs caravanes contre les bandits et les tribus, en particulier dans
la contrée vulnérable de la Gorge de Tuflik. Cette pratique
est maintenant plus répandue que jamais, car à cause des troubles
aux frontières orientales de Ket, les patrouilles de ce pays ont été
réduites et elles font peu d'efforts pour contrôler les membres
des tribus des Collines de la Bannière et de Tusman.
A l'instar de toutes les implantations de la région, Ceshra a longtemps
eu été confrontées aux incursions et brigandages des
bandits Paynims. Ces attaques ont diminué lors de ces deux dernières
décennies, car des représentants du sultan ont scellé
des alliances avec plusieurs des principales tribus et les ont encouragé
à tourner leur agressivité vers l'Ull. Les Paynims n'ont effectué
aucune grosse incursion contre Ceshra depuis une quinzaine d'années,
bien que de petites bandes s'enfoncent toujours parfois vers le Nord, frappant
les terres orientales du Zeif, ou bien traversent la rivière vers le
sud du Tusmit.
Le dirigeant de Ceshra est Hassan Bay (LM Ari11 humain), un fonctionnaire
de longue date à l'âge mûr qui a le mérite d'avoir
survécu à la fois à la purge du Sultan dans le Ministère
du Trésor il y a 37 ans, puis à celle qu'il a mené à
Ceshra il y a 13 ans. Durant la dernière décennie, le pacha
du Tusmit, Muammar Qharan, s'est allié avec la cour du sultan. Bien
que cela n'ait pas contribué à soulager les tensions entre Ceshra
et Sefmur, la probabilité d'un réel conflit armé entre
eux s'en trouve réduite.
Le bey de Ceshra n'est pas impressionnant en soi, et il considère
avec peur et jalousie le prestige du jeune et charismatique pacha croître
à la cour du sultan. Il uvre toutefois à diminuer la réputation
de Muammar chez lui et garde un groupe d'espions à Sefmur pour son
propre usage, à cette seule fin. Le sultan a ordonné à
Hassan Bey de supporter Muammar Pacha, spécialement dans l'opposition
de ce dernier avec Ekbir. Le bey, en secret, a désobéi aux ordres
du sultan car il ne croit pas au maintien de l'alliance Tusmite. A la place,
il a envoyé ses hommes de main semer la discorde dans la capitale du
pacha, et répandre la rumeur de ses murs débauchées
dans tout le pays.
L'Alcove de Daoud
Lorsque Daoud, le légendaire pacha-philosophe du Tusmit, fut exilé
par les forces du Calife, il s'établit dans les faubourgs de Ceshra.
Ayant été dépouillé de tous ses titres et biens
(dont sa Lampe Merveilleuse), il vécut comme un mendiant dont le seul
abri était le recoin d'un vieux minaret effondré, où
Daoud le Mendiant vivait dans une absolue pauvreté, méditant
sur les voies d'Istus et férocité du destin.
Daoud, à l'ombre de son alcôve, rassembla des adeptes par son
mode de vie ascétique, et ses enseignements trouvèrent une résonance
spirituelle qui lui permirent d'accorder à ses suivants des dons cléricaux.
Il est dit que lorsqu'il disparut il y a plus de 200 ans, les murs déchiquetés
de son alcôve se séparèrent, s'ouvrant comme les portes
d'un plan lointain. Il fit ses ultimes pas pour traverser ces portes, et quand
elles se refermèrent la paroi de l'alcôve avait pris l'étrange
apparence de cristal prismatique qu'elle présente encore aujourd'hui.
L'Alcôve de Daoud est un endroit sacré pour
ses adorateurs, leur principal lieu de pèlerinage. Il est révéré
comme le lieu de son apothéose, mais possède aussi l'inhabituelle
capacité de dissiper toute magie contenant de l'illusion, de la déception
ou de la compulsion. Souvent, des gens qui croient être sous l'emprise
ce genre de magie sont conduits à l'Alcôve enfin d'en éliminer
les effets. Beaucoup croient que si les murs prismatiques de l'alcôve
étaient éclairés par la Lampe Merveilleuse, les capacités
de guérison de cet objet seraient amplifiés au-delà de
toute mesure. D'autres prétendent que la pureté de la lumière
émise détruirait tout ce qu'elle éclaire, y compris peut-être
la Lanterne elle-même.